Vettel sur le toit du monde !

Par Emmanuel MOINE (Cazzu)


Des sanglots, voilà ce qui aura conclu cette magnifique et inédite saison 2010 de formule 1. Des sanglots, ceux de Vettel, le jeune allemand, qui n’aura jamais mené le classement pilote avant le 55ème et dernier tour de ce grand prix d’Abu Dhabi. Des sanglots, ceux du plus jeune champion du monde de toute l’Histoire de la F1, qui aura su déjouer tous les pièges tendus par ses vieux briscards d’adversaires.
« Unbelievable », « Thank you guys, I love you », tels furent les mots relayés par la radio de Baby Schumi une fois qu’Alonso eu franchi la ligne en 7ème position. Tout au long de la course, 2 heures durant, il s’était concentré sur son exploit, sa performance et ne s’est soucié de la position de l’ancien leader, Alonso, à aucun moment. Si à 10 tours de la fin, son ingénieur, le français Guillaume Rocquelin, lui a lancé un « reste concentré, ça sent bon », jamais le jeune allemand n’est sortis de sa bulle, ce qui lui a facilité l’accessit à cette magnifique victoire, en forme de triomphe.
Ce ne sont pas ses adversaires qui pourront en dire autant. Sacrifié dans une stratégie de bluff incroyable, Mark Webber a complètement baissé les armes, perdu après une séance de qualification désastreuse (ndlr : relégué à près de 7/10ème de secondes de son coéquipier) et déclaré n°2 contre son gré après que son écurie eu oublié d’actionner une consigne en sa faveur au Brésil. Il fallait y voir alors un signe pour celui qui se sera battu contre une écurie toute entière. Meurtri, voir résigné, à l’arrivée l’australien a rejoint son motor-home au milieu d’une fête qui ne semblait que très peu le concerner. Mou, détaché, tels pourraient être les qualificatifs à l’adresse de l’australien sur cette course. Jamais il ne sera allé chercher Alonso, qui disposait pourtant d’une voiture moins rapide et se trouvait complètement bouché par la Renault de Petrov. Simple anomalie ou véritable stratégie de défiance, Webber n’aura en tout cas pas réagit aux consignes de son écurie « Mark il faut que tu passes Fernando !! ».





Alonso, pour sa part, s’est laissé piéger à son propre jeu. Se calant sur la stratégie de Webber, volontairement désastreuse, il laissa passer Rosberg, Kubica et Petrov par peur de voir le wallabie lui filer entre les doigts. Sans cette erreur, l’espagnol serait sans aucun doute champion du monde. Ferrari a montré à nouveau des limites dans sa stratégie de course. Domenicali vaincu, essuie un nouveau revers et détonne de nouveau avec l’ère Jean Todt qui n’aurait commis pareille bourde. La firme au cheval cabré a préféré la jouer petits bras et aurait sans doute dû tenter un coup en faisant rentrer l’espagnol aux stands lors de l’irruption du Safety Car. « C’est toujours facile de le dire après coup » nous répondrait le taureau des Asturies, et pourtant Ferrari n’a pas du tout pris en compte le déficit de performance dont elle a souffert toute l’année par rapport à la RedBull. L’Italie demanderait, ce soir, la tête de Montezemolo, nuls doutes que le board de l’écurie risque d’essuyer une nouvelle tempête au cours de l’intersaison. Alonso est battu, il a dit adieu à ses espoirs d’une 3ème couronne en 2010. Surtout, il en a été dépossédé, comme un symbole par McLaren et Renault, deux teams qu’il a connu par le passé et avec qui il n’a pas été tendre en interview ou en conférence de presse. Prostré dans son box à la descente de sa voiture, entouré par une nuée de journalistes survoltés, le magicien n’avait pas fière allure. Pensait-il à ce diable de Petrov qui aura conclu de la plus belle des manières une saison 2010 infructueuse. Peut-être avait-il compris qu’il n’avait été cette année encore, au bon endroit, au bon moment. Plus tard dans la soirée, une fois le calme revenu, il se disait pleins d’espoirs pour l’avenir et satisfait de sa saison. Il ne préféra pas blâmer son équipe, affichant une unité de plomb en grand patron. Assurément, l’espagnol a marqué le mythe de Maranello au fer rouge, et il faudra compter sur lui lors des saisons à venir.
Quel exemple aura, en tous points, donné cette équipe RedBull à une Bulle F1 en totale déliquescence depuis l’affaire Ferrari du grand prix d’Allemagne. Beaucoup espérait voir Alonso vaincre par plus de 7 unités d’avance pour ne pas réveiller les nuages noirs d’une nouveau scandale ou d’une nouvelle polémique dont le milieu se serait bien passé. Bien qu’on puisse les soupçonner d’avoir agi de la sorte afin de privilégier leur plus jeune poulain, au détriment de Webber, Christian Horner aura laissé libre action à ses deux pilotes allant même à l’encontre de l’avis unanime du paddock. RedBull a vaincu mais surtout, l’écurie au taureau rouge est entrée dans l’Histoire du sport automobile en imprimant une certaine manière et une grande classe à ce succès, quand les historiques perdaient leurs nerfs et participait à décrédibiliser un peu plus l’essence de cette discipline. Là où nombreux voyait en RedBull une simple lubie marketing, les autrichiens ont répondus de la meilleure des manières en dehors puis sur la piste. Ce succès construit autour du quatuor Horner-Marko-Newey-Vettel marque le génie d’un Dieter Mateschitz « plus fier qu’il ne l’avait jamais été » et qui a su vaincre dans le plus fermé des clubs, celui des doubles champions du monde, pilotes et constructeurs. Depuis Benetton, c’est la seconde fois seulement qu’une marque réussit cette performance. Ce n’est pas peu dire lorsque l’on voit l’évolution économique de ce sport revenu au paroxysme de l’élitisme.



Cette saison aura donc été magnifique, jusqu’au bout incertaine, complètement illisible et parfois un peu loufoque. Cette cuvée 2010, censée pouvoir rééquilibrer les forces entre écuries et user du potentiel pilotes actuel afin d’assurer un suspense total et entier, se sera terminée de la plus belle des manières. Le sport et l’optimisme en sortent grandit. Le sport, car c’est la compétition loyale qui aura consacré Vettel et l’optimisme car c’est la force de caractère de l’allemand qui lui a permis de créer la surprise et de coiffer cette première couronne : « Je n'ai jamais cessé de croire en moi.
Alors que les hommes au taureau rouge ont entamé une nuit blanche des plus agitées, le plateau F1 compte désormais 5 champions du monde. Et si 2011 semble prometteur, il ne nous reste plus qu’à hiberner, quatre mois durant, la pire période pour tous les passionnés. Pour les RedBull boys, ces quatre mois ne seront pas de trop pour décuver de la nuit sur la Yas Marina.
Sebastian Vettel a 23 ans et 135 jours et, déjà, il a hissé son casque sur le toit du monde.

Très bon, comme d'hab.
Je crains simplement pour la suite de la carrière de Jules Bianchi si jamais il devient le majordome de son altesse Fernando en 2012.

je ne pense pas que bianchi débutera en F1 avec ferrari, ce n'est pas l'habitude de ferrari de recruter des rookies.

merci manu pour l'article.

Justement je pense qu'il ferait un bon second le temps du contrat de Fernando pour avoir la place de premier quand il arretera.
Autrement d'après toi quel top pilote voudrait avoir un contrat de deuxième pilote pour se laisser dépasser par Fernando ?

Felipe Massa ! non je plaisante, j'espère qu'il sera bien meilleur l'année prochaine

En tout la deuxième partie de saison, après l'Allemagne, a était fantastique, il n'a jamais empêcher Fernando de rouler plus vite que lui !

Merci les gars pour ces com' !!!

Ouais blanchi j'y crois pas trop, il faudrait qu'il soit champion GP2 l'an prochain et avec la manière !!!

Kubica tu verra il sera le prochain !!! En plu c'est le grand pote de Alonso !

Petite Info que j'ai appris aujourd'hui et que j'aurais aime rajouter a l'article :

- pour la première fois dans l'histoire récente de la photo du champion du monde avec son écurie, Mark webber coéquipier de Vettel ne s'y est pas rendu ! Il est reste enferme dans sa chambre toute la Soiree avec sa femme et ses parents ! Dommage... Quand son préparateur physique a rejoint les red Bull boys, pour faire la fête, les mécanos ont scandé "Mark Mark"

- alonso pour sa part est arrive 20 min en retard en conf de presse ! Apparemment il aurait fondu en larme pendant la reunion de débriefing et surtout a sa sortie de voiture devant un par terre de journalistes ! Apparemment le charge de presse de la scuderia aurait demande a ce qu'aucune photo ni vidéo ne soit publiée !

Justement je ne pense pas que Robert ira chez Ferrari avec Fernando car ils sont potes et veulent le rester.

Cette réaction de Fernando est meilleur que son geste d'humeur envers Petrov.

Ce ne sont que des hommes après tout.
Allez vivement 2011.

Kubica irait un jour chez ferrari pour succeder à alonso, mais je ne pense pas qu'il ira pour lui servir de dromadaire