Le renouveau de Renault ? (En direct de la concorde)
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Le renouveau de Renault ? (En direct de la concorde)
Par Emmanuel Moine (Cazzu)
« Mansuétude », « clémence », tel était le leitmotiv des journalistes présents devant le conseil mondial de la FIA, ce lundi, place de la concorde. On avait laissé l’écurie française, au GP d’Italie, dans un flou communicatif, stressant, voir effrayant, tant la défense de Flavio Briatore, lors de la conférence de presse extraordinaire du vendredi après midi, paraissait si calomnieuse et sans aucuns fondements. C’est donc le soulagement qui a prédominé, aux alentours de 14h, lorsque la FIA, à travers un communiqué, a annoncé les conclusions d’un verdict mesuré. Un soulagement mais de nombreuses interrogations. Retour sur cette journée, entre angoisse et scepticisme.
Lorsque nous arrivons, aux alentours de 9h30, face à l’immeuble cossu de la FIA, la tension est palpable. De nombreux journalistes sont amassés devant l’entrée, en quête d’un témoignage. De nombreuses rumeurs circulent. Briatore serait bien présent, Alonso aurait été convoqué de force. Le par terre de médias s’active, s’échangeant les informations, en même temps que les bruits les plus fous commencent à circuler. Suspension pour Alonso, amende de 30 millions de Dollars pour Renault, l’assistance n’a alors pas encore démarré que déjà un premier verdict semble scellé. De nombreuses personnalité du conseil arrivent et pénètrent la grande porte, parmi les premiers et les plus connus, Bernie Ecclestone suit Max Mosley. La tension est palpable, comme lors de ces jours où la F1 prend un nouveau virage. Nous sommes excentrés de la scène, car ne disposant pas d’accréditations, pourtant, au-delà des crépitements d’appareils photos et des demandes de réactions, le visage de l’oncle Bernie, patron de la FOM, parait des plus inquiets. Et puis, les accusés suivent les différents commissaires. Nelsinho Piquet, l’air presque gêné, en costumé élégamment, pénètre à son tour le hall, interdit aux journalistes. Un silence suit son arrivée. La tension est palpable, le regard du brésilien presque divaguant, baissé. Comme de concert, Bernard Rey, le patron du Renault F1 Team, suivit de ses avocats passe le perron. Il ne faut attendre que quelques minutes pour apercevoir l’idole, Fernando Alonso, qui emboite alors le pas de son directeur. La présence du taureau espagnol se confirme et provoque une véritable agitation dans un brouhaha de questions sans réponses que lui aurait sans doute envié le jeune Nelsinho. Lorsque les protagonistes sont tous à l’intérieur, la place de la concorde se vide peu à peu, seul des journalistes papiers et radio, ainsi que quelques caméras, restent devant la porte dans l’attente d’une « info », d’un verdict final. En faite, plus personne, excepté Bernard Rey ne repassera par cette même porte, au retour …
Place désormais à l’attente, à une si longue attente. Les spécialistes prévoient la divulgation du verdict aux alentours de 13h. Il n’en sera rien. Pourtant, à 13h30, lorsque nous approchons Christophe Malbranque, en plein direct pour le journal de TF1, une première bombe explose : « Renault ne prendrait pas de sursis ». Un journaliste de BFM Tv, dont nous tairons le nom, affirme quand à lui, « qu’une pénalité financière entrainerait Renault et Carlos Ghosn dans un triste dénouement, le retrait pur et simple de la discipline ». Puis, à 14h, le verdict que nous connaissons tombe. 2 ans de sursis pour Renault, soit une radiation à vie en cas de récidive. Cette dernière justement, Flavio Briatore n’aura, lui, pas besoin d’en user, radier à vie de la discipline. Tous les pilotes sous contrat avec le millionnaire italien sont donc priés, implicitement, de trouver un nouveau représentant. L’autre commanditaire du Crash gate, Pat Symonds, est quant à lui exclu de la discipline pour 5 ans, autant dire, qu’il est très improbable que l’on revoit l’ancien chef de l’ingénierie de Renault, en activité, dans les paddocks. Si Alonso a été blanchi et remercié pour sa collaboration, Piquet Jr a lui été jugé coupable mais innocenté pour avoir dénoncé les faits.
Le crash Gate est scellé, et nous en voici ravis. La défense de Renault rassure et a peut-être montré l’importance pour le constructeur français, ainsi que sa volonté, de rester sur les prochaines grilles de départ. La décision de la Fia abonde dans ce sens, car toute exclusion ou forte amende aurait entrainé la fuite de la seule écurie française, présente cette année en championnat. Il semble donc que Renault et la FIA ai trouvé un terrain d’entente (1= reconnaissance des faits, 2= limogeage des responsables, 3= excuses, 4= remboursement de l’enquête, 5= nouveaux engagements & contribution à des programmes de sécurité routière), même écornée, les représentants de la marque au losange auront su imposer un rapport de gagnants à gagnants à la fédération. Il n’était pas dans l’intérêt des deux parties de repartir en 2010 sans l’écurie tricolore. Même s’il est compliqué d’associer ce terme et ce nom, Briatore peut s’estimer, en quelque sorte, bouc émissaire d’une affaire politique. L’italien paye le prix des excès dû aux pleins pouvoirs qu’une direction désintéressée a bien voulu lui accorder. Au-delà de cette affaire, le grand public a, sans doute, un peu mieux compris les raisons de l’agonie sportive du team, depuis maintenant 3 ans. Le diktat de Briatore terminé, nous ne pouvons qu’avoir une pensée pour les Montagny ou Bourdais, sacrifiés sur l’autel des profits personnels. A l’avenir, Carlos Ghosn devra rassurer puis assurer son engagement en formule 1.
Parlons d’avenir justement. S’il est peu probable, malgré ses déclarations post-verdict, que l’on revoit un jour Nelsinho Piquet dans le baquet d’une F1 ou dans le mur d’un circuit citadin, il apparait clair que l’écurie Renault devra reconstruire. Hormis une volte face de Ferrari ou d’Alonso, il ne restera plus rien en 2010 de l’écurie double championne du monde en 2005 et 2006. Symonds et Briatore congédiés, Dino Toso décédé, il faudra reconstruire et s’engagé sur un nouveau projet, au moins à moyen terme. Seul problème, le sponsor titre de l’écurie, ING DIRECT a décidé de se retirer en fin de saison, du fait de la crise financière. Il reste donc à Renault d’engager un homme fort. Prost, Vasseur, Richards, trois pistes à privilégier. Si le second fait figure d’étoile montante, les trois ont comme une coïncidence, un véritable point commun, ils semblent économiquement capables de relancer ou reprendre l’activité f1 de Renault si celle-ci devait s’interrompre. Même si Prost a perdu beaucoup de fonds dans le projet Prost GP, on sait qu’il dispose de nombreux partenaires et ses relations, très proches du gouvernement notamment seront un atout. De même, de nombreux ingénieurs français partis vers d’autres cieux après 2001 pourraient se laisser convaincre par leur ancien employeur, comme Loïc Bigois, aujourd’hui chez Brawn GP. Richards et sa structure Prodrive, tente depuis 5 ans d’entrer en f1, sans succès. Toutefois, sans trop de supputations, croyons à cette envie de Renault de satisfaire aux accords Concorde, croyons les capable de revenir.
La mission du prochain Team Manager ne sera que des plus difficiles. Convaincre Alonso, permettre l’éclosion du jeune Grosjean, remplacer ING DIRECT, tout ceci dans l’objectif de retrouver les sommets d’une époque pas si lointaine. En attendant le sport automobile français n’avait pas besoin de tout cela. Pour une fois les autorités sportives lui ont permis de se relancer. « Nous avons coupez les mauvaises branches » s’est exclamé Max Mosley, espérons que cette opération nettoyage ne reste pas comme une vengeance sans lendemains. A suivre…
Cmoi- FOM
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